




KAZ – H011 706
(Super 8, noir et blanc, Asie centrale )
Tourné il y a une décennie entre le Kazakhstan, l’Ouzbékistan et le Turkménistan, KAZ – H011 706 est une odyssée silencieuse, un carnet d’images en fuite, à la croisée du cinéma expérimental et de la figuration narrative. Réalisé en Super 8 noir et blanc, le film s’inscrit dans une démarche de cinéma pauvre et poétique, loin des dispositifs industriels, proche des marges et de la poussière.
Inspiré par La Maison dorée de Samarkand de Hugo Pratt, le film reprend à sa manière les fantômes de Corto Maltese et de Raspoutine pour les dissoudre dans les paysages réels de l’Asie centrale post-soviétique. Ce n’est pas une adaptation, c’est une errance — un film-archive, un fragment de voyage hanté, où chaque plan devient un écho.
Ici, la narration se dilue dans l’image ; elle n’avance pas, elle circule. Pas de voix off, pas de dialogues, juste des corps, des lieux, des souffles, des routes. KAZ – H011 706 travaille la mémoire comme une surface sensible : celle de la pellicule, du voyage, du regard.
Ce court-métrage est à la fois document, fiction minimale et geste plastique. Il appartient à une tradition de cinéma d’observation poétique, quelque part entre le journal filmé, le film de route, et la topographie mentale. Un cinéma qui pense par les images, qui marche dans les pas des fantômes et qui se tourne vers les ruines comme on cherche une carte.